Un avocat et un sociologue spécialistes du travail agricole détaché détaillent à Reporterre comment, en glorifiant le made in France, «on promeut alors des marchandises qui ne sont pas produites de manière différente qu’en Espagne ou au Maroc».
Yann Prévost est avocat au barreau de Marseille et de Paris. En 2012, il est devenu l’avocat de la famille d’Elio Maldonado, travailleur détaché équatorien mort de déshydratation dans une exploitation des Bouches-du-Rhône. Il défend d’autres saisonniers agricoles, notamment pour conditions de travail indignes et harcèlement sexuel et s’apprête à faire face aux avocats de la société Terra Fecundis, entreprise de travail temporaire (ETT) espagnole spécialisée dans la mise à disposition de main-d’œuvre agricole en France.
Frédéric Decosse est sociologue et chercheur au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail du CNRS. Il a parcouru les exploitations agricoles camarguaises et de la Crau (Bouches-du-Rhône) pendant plusieurs années et a écrit sa thèse sur les saisonniers marocains dans les Bouches-du-Rhône, intitulée Migrations sous contrôle. Agriculture intensive et saisonniers marocains sous contrat «OMI».
Leurs regards croisés aident à comprendre la complexité juridique et sociologique du détachement dans le secteur agricole en France.
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